Fiction
Nowhere, elsewhere
Quelque part, sur la côte pacifique, il existe un cap, une petite péninsule orientée vers le sud. Elle est dominée par une colline, haute de trois cents mètres, environ. Dieu sait pourquoi, cette colline, qu’on appelle pompeusement le Mont, est presque entièrement dénuée de végétation. Elle est faite d’une sorte de marne, une terre rougeâtre, pulvérulente, mélangée de cailloux. Á l’est et à l’ouest, en bord de mer, des promoteurs ont construit récemment deux villages de vacances, avec un petit port de plaisance pour chacun d’eux. Leur nom est assez ridicule. Il semble qu’il provienne de celui de l’architecte: West Bighorn et East Bighorn. Une route en corniche les rejoint. Nous avions loué à East Bighorn un pavillon fort petit, mais suffisant pour trois ou quatre personnes, et nous étions trois : mon épouse, Rebecca, et notre fils Jack. Sans doute avions-nous été séduits par des prospectus, qui représentaient le rêve des promoteurs : on y voyait des palmiers tout au long de la corniche, et des pins maritimes qui escaladaient la pente de la colline jusqu’au sommet. Les appartements et les villas éclataient de blancheur, comme les maisons d’une île grecque. Mais il n’y avait rien de tout cela. La plupart des maisons étaient à peine terminées, ou encore en construction. Les jardins étaient stériles, et les piscines vides.
Dans le port d’East Bighorn, parmi les cris disgracieux des pélicans gris, on pouvait louer des voiliers et des canots à rames. Nous avions toutefois la consigne d’éviter le tour de la péninsule, à cause des courants marins et de quelques récifs à fleur d’eau. Nous avions donc l’impression de naviguer sur un lac, et pas un des plus grands. On s’en doute, la plupart des maisons étaient inoccupées. Même celles qui paraissaient finies restaient sombres le soir. On ne voyait que de rares passants, qui marchaient vite. Un rapide bonjour, de loin, était tout ce qu’on pouvait espérer d’eux.
Malgré l’ambiance, toutefois, le Mont exerçait sur nous une attirance surprenante. Le matin, il brillait de toutes les nuances orangées du soleil levant. Le soir, alors que le soleil se couchait à son ombre, il irradiait comme un cristal, d’une teinte mauve, presque fluorescente. Durant le reste de la journée, il était aussi rouge qu’Ayers Rock, le mont Uluru d’Australie. Comment aurions-nous pu résister au désir d’y monter ? De chez nous, d’ailleurs, on voyait des sentiers qui paraissaient en faire le tour, en vastes spirales ascendantes. Quand il y avait du vent, ils étaient masqués parfois par une poussière ocre, qui devait provenir du sol meuble et sec. Nous avons un jour décidé de rejoindre West Bighorn en passant par le Mont, et si possible en atteignant le sommet. La route côtière était vraiment trop banale. Nous avions calculé que cela nous prendrait six ou sept heures, en comptant le pique-nique que nous allions emporter avec nous. Il fallait attendre un jour calme, pour ne pas se perdre dans les nuages de sable rouge. Dès que la météo nous parut favorable, nous sommes donc partis, tôt le matin, en comptant sur la rosée pour amalgamer entre eux les grains minuscules que nous allions fouler.
Mon épouse était restée à la maison, où elle avait à faire. Nous n’étions donc plus que deux, vêtus légèrement, enturbannés comme des sahariens, mais chaussés de bottines solides. Nous nous étions fait chacun un bon bâton de marche, taillé dans une branche de coudrier, légère et souple. La première chose à faire était de rejoindre l’un des sentiers visibles depuis le jardin de la villa. Il fallait en trouver l’accès. Nous étions dans le village, et les rues bordées d’immeubles contournaient le flanc de la colline. Quelques chemins menaient au port. Aucun ne semblait prendre la bonne direction. Le soleil allait certainement se lever, ou peut-être l’était-il déjà, mais on ne le voyait pas encore. La lumière était celle, blafarde, d’une aube sans mystère. Nous avons marché vers le sud-est, au rebours de notre direction, parce que, logiquement, l’accès aux sentiers du Mont devait être de ce côté. Peu à peu, nous nous rapprochions des contreforts, nous les voyions se rapprocher, mais il n’y avait toujours pas de passage. Une rangée d’immeubles en ciment gris nous en séparait, comme un rempart hostile. Après une demi-heure, fatigués de cette recherche infructueuse, nous étions prêts à transgresser les limites d’une propriété privée. C’est ce que nous avons fait. Il y avait comme une faille, dans le rempart : un passage étroit, entre deux murs, semblait donner sur un jardin maigrelet, sur une clôture et, au-delà, sur un terrain vague, qui montait, déjà fait d’une terre rouge, granuleuse et déserte. Il fallait passer là.
Au pied de la colline, nous ne voyions plus aucun chemin, seulement l’accumulation pentue de gravats qui semblaient sortir d’une chaudière éteinte, et refroidie. À chaque pas dans ces gravats, nous nous enfoncions de quelques centimètres. Le sol se tassait sous nos pas. C’était fatigant mais, grâce à cela, nous ne risquions pas de glisser. Nous sommes montés d’une cinquantaine de mètres, en zigzag, avant de trouver ce qui ressemblait à un sentier, qui montait légèrement, en direction du nord. Cela convenait. Nous l’avons pris. Un coup d’œil vers le bas nous montra le village, et peut-être même la maison que nous venions de quitter, noyés dans une brume matinale qui devait, pensions-nous, se dissiper rapidement. Derrière nous, le soleil eut à peine le temps de nous envoyer un premier rayon rose, comme un coup d’œil en coin, quand apparurent, poussés par un vent de sud-est, de forts nuages gris dont les filets traînants raclèrent la colline. Nous fûmes bientôt entourés d’un brouillard lourd, humide, qui ne nous permettait plus que de voir nos pieds et, grâce à Dieu, les contours du sentier. On connaît l’odeur du brouillard. Elle nous prenait à la gorge, si dense que la respiration devenait difficile. Malgré cela, nous avons continué la marche, en veillant seulement à ne pas sortir du sentier. Ce souci prenait toute notre attention, alors qu’il fallait essayer aussi de ne pas nous perdre l’un l’autre, car nous ne nous serions sans doute pas retrouvés. Cette marche, ralentie par nos hésitations, dura environ une heure. Puis, peu à peu, le brouillard se leva.
Nous étions bien sur le chemin suivi mais, à part cela, nous ne reconnaissions plus rien. Le village, la mer, avaient disparu. Tout autour de nous, il n’y avait plus que le Mont, les gravats pulvérulents, friables, stériles. En regardant bien, on voyait bien, par-ci par-là, quelques traces végétales : du lichen, des bryophytes, ou quelques filaments d’une herbacée qui poussait, en s’étalant, parmi les pierres. Devant nous, le sentier continuait, mais il s’enfonçait maintenant dans un creux, entre deux mamelons, avant de reprendre son ascension. Le vent était doux, mais encore assez fort. Les nuages nous passaient maintenant au-dessus de la tête, mais ils nous empêchaient parfois de voir le paysage et de nous orienter. Il nous suffisait cependant d’être dans la bonne direction, et de cela nous étions sûrs.
Nous marchions depuis deux bonnes heures quand, une nouvelle fois, le temps changea. C’était ce que nous redoutions : le même vent de nord-est, devenu sec à présent, semblait faire le tour de la colline en soulevant des grains de marne à peine séchés, déjà pulvérulents. Nous toussions. Il fallut en premier lieu se protéger le visage. De grosses lunettes protégeaient bien nos yeux. Le turban, rabaissé sur le nez et la bouche, nous permettait de respirer, mais il était devenu impossible, en revanche, de voir à plus d’un mètre devant soi. La trace du sentier n’existait plus, remplacée par un nuage rougeâtre, qui bougeait, en direction du sud-ouest. À sa manière, il nous indiquait la direction à suivre, pour autant que le vent n’en change pas. Nous avons donc continué à marcher, mettant nos pas dans une terre devenue invisible, mais dont nous sentions le contact à nos pieds. Nous allions dans le sens du vent, en veillant cependant à monter toujours et à nous déporter vaguement vers la droite, soit vers le sud et le sud-ouest.
Nous commencions à avoir soif. Sous le foulard, il était possible de boire un peu, non sans goûter la terre dont la poussière tourbillonnante se mêlait à l’eau de nos gourdes, dans l’intervalle entre deux gorgées. Je me suis alors rendu compte que cette terre avait un goût particulier, métallique et acide, que je n’arrivais pas à qualifier davantage.
Je marchais en premier. Soudain, me retournant, je ne vis plus personne. J’appelai Jack, mais j’étais sûr que ma voix ne portait pas loin. De fait, il n’y eut pas de réponse. Nous nous étions perdus, et je ne voyais pas comment nous retrouver. J’attendais, sans bouger, de plus en plus inquiet, quand je vis s’approcher une sorte de fantôme d’ours, une ombre couverte de poussière rouge, dont je pus bientôt voir les gros yeux noirs. C’était lui, et ses lunettes. Dieu sait comment il avait fait pour ne pas perdre ma trace, déjà recouverte par ce que le vent charriait. Lui aussi, il avait eu peur. Nous nous sommes encordés, comme une prudence élémentaire nous le commandait, et nous avons continué, sans savoir où nous allions, rien que pour faire quelque chose et nous sentir vivants.
Une heure plus tard, à peu près – ma montre s’était arrêtée, sans doute parce que quelques grains de poussière y étaient entrés – le vent s’arrêta aussi brusquement qu’il avait débuté. Il fallut quelques instants encore, le temps que les nuages rouges se fussent déposés sur le sol, pour que nous nous vissions clairement l’un l’autre, et que nous apparût un paysage lunaire, où plutôt martien, que nous ne pouvions ni reconnaître ni arpenter. Étions-nous au sommet de la colline? Dans ce cas, ce sommet serait plat, légèrement vallonné. Nous n’apercevions aucune crête, rien qui fût plus haut que nous. Vers la gauche, le terrain allait descendant légèrement. C’est la direction que nous avons prise, au hasard, pour nous donner l’impression d’aller quelque part. Jusqu’à l’étrange moment où nous sommes tombés sur une vaste zone de pierres noires, qui ressemblaient à des dents de requin plantées dans le sable, dans le désordre, l’une à côté de l’autre.
Nous commencions à avoir faim, très faim. Il n’y avait plus de vent. Nous avons décidé de manger là nos quelques provisions, avant que le temps ne change encore. Les pierres étaient aiguës, infranchissables, au point qu’il était impossible de nous y asseoir, mais on pouvait s’y adosser. Le sol était doux, il se tassait confortablement sous le poids du corps. Hélas, la poussière avait pénétré nos sacs et même nos emballages, de sorte qu’en mangeant nos dents grinçaient, et que le goût métallique nous emplissait la bouche.
Nous ne savions pas où aller. Nous étions en principe sur une colline entourée de toutes parts, ou presque, par la mer, mais il était impossible de voir un horizon marin, ou d’entendre le ressac des vagues. Nous avions renoncé à l’idée de terminer notre expédition comme prévu, nous ne pensions plus qu’à rentrer le plus vite possible, mais par où ? Dans quelle direction ? Nous avions une petite boussole, sans viseur. Elle se trouvait dans une poche de sac à dos : je la cherchai, je la tirai, je l’ouvris…elle était devenue folle. L’aiguille ne marquait plus le nord, mais tournait dans toutes les directions. La seule direction que ce paysage fournissait était la ligne séparant la terre rouge des pierres noires. Faute de mieux, nous nous sommes résolus à la suivre : cela nous empêchait au moins de tourner en rond comme l’aiguille de la boussole.
Ce fut une longue marche. Mes oreilles résonnaient encore du bruit du vent, mais je savais distinguer ces acouphènes du silence absolu qui, maintenant, régnait entre le champ de pierres et le désert. Invisible jusqu’à présent, le soleil se laissait entrevoir, de plus en plus, entre les nuages. Sa chaleur fut d’abord bienvenue. Bientôt, elle nous pesa. Je pensai que, si nous n’arrivions pas quelque part, nous finirions par manquer d’eau. Et c’est ce qui arriva. Heureusement, ce même soleil baissait, peu à peu, sur l’horizon. Il perdit de sa ferveur et se mit à rougeoyer, au moment même où nos gorges s’asséchaient.
La suite fut plus étrange encore. Nous étions épuisés. J’en étais arrivé à croire que nous n’en sortirions jamais. Soudain, le champ de pierre s’ouvrit, laissant apparaître sur notre gauche une piste, qui descendait doucement. Peut-être allait-elle nous mener à la mer ? L’hésitation n’était pas possible, mais les forces commençaient à manquer. Nous nous traînions déjà sur les genoux quand nous avons entendu la mer. Bien sûr, nous ne pouvions pas y croire. Existe-t-il des mirages acoustiques ? Puis l’air nous apporta des odeurs d’algues, de poisson sec. Existe-t-il des mirages olfactifs ? Une muraille grise nous bouchait l’horizon. Elle était longue, longue, et lisse, et haute… Jamais nous n’aurions la force de la franchir, dans l’état où nous étions. Puis nous vîmes, à quelques centaines de mètres, quelque chose qui ressemblait à une porte ou, tout au moins, une déhiscence dans la muraille. Nous eûmes la force d’aller jusque-là. C’était, en réalité, une simple ruelle entre deux propriétés, qui faisait à peine cent mètres de long, et donnait sur une route, sur une digue, sur une plage. Un peu plus loin, dans le soir qui tombait, on pouvait encore distinguer les vagues.
On ne boit pas l’eau de mer. Il fallait résister à la tentation de s’y plonger. La route elle-même était déserte, mais elle ressemblait curieusement à celle que nous avions suivie, dans l’autre sens, au début de notre équipée. En rassemblant nos forces, nous l’avons prise, jusqu’à croiser une enseigne éteinte. C’était une épicerie, que je crus reconnaître. Frapper à la porte ne donna aucun résultat mais, sur un mur latéral, il y avait une machine distributrice de différents sodas, et j’avais quelques pièces de monnaie en poche.
Jamais ce genre de boisson ne m’a fait le moindre plaisir mais, cette fois, c’était la vie qui revenait, qui s’infiltrait en nous, qui nous inondait. Il fallut un peu de temps pour l’accueillir, s’asseoir, respirer. S’endormir, peut-être.
De fait, nous avons dormi. Combien de temps ?
Nous nous sommes réveillés dans l’obscurité du soir, ou de la nuit. Nous avons encore marché au hasard, espérant rencontrer finalement quelqu’un. Il n’y avait personne, mais, tout à coup, un petit port, avec des palmiers, un lieu que nous connaissions bien pour y avoir déjà loué une barque, et un peu plus loin notre maison, éclairée, et ma femme qui nous attendait, à peine surprise de nous voir, à peine alarmée :
- Vous en avez mis, du temps !
Le repas était prêt. Une bonne odeur de fruits de mer, de légumes. La chaleur de son accueil. Et l’impossibilité de lui raconter…
Mon histoire est finie. Oui, je sais, elle se termine en queue de poisson, mais, le plus important n’a pas encore été dit. Le plus important, pour nous, c’était de comprendre ce que nous avions vécu. C’est aussi pour ça que je vous le raconte, parce que c’est un sacré problème.
La première chose qui vous viendra à l’esprit, c’est que j’ai inventé tout cela. C’est faux : nous étions deux, nous avons vécu la même chose, et Jack peut en témoigner. Pour la même raison, ce ne peut être un rêve, à moins d’admettre que nous ayons tous deux rêvé le même rêve. Allons plus loin. Ce lieu n’était pas ordinaire. Vous pensez bien, nous n’y sommes jamais retournés ! Quelques années plus tard, j’ai lu que le projet immobilier avait fait banqueroute, ce qui ne nous pas étonnés. Par la suite, j’ai appris que la péninsule en question avait été jadis le siège d’une exploitation minière (des métaux non-ferreux) et que le sol était pollué. Cela pouvait expliquer une partie des faits, par exemple l’absence de végétation, et surtout le secret qui entourait les lieux, un secret que certains connaissaient, et d’autres non. La boussole devenue folle laisse entendre qu’il y avait aussi là des matières fortement magnétiques, peut-être radioactives. Qu’il y ait, sur cette colline, un microclimat particulier, peut s’expliquer de plusieurs façons. Des causes naturelles sont envisageables : le climat, là-bas, peut être capricieux. Mais peut-on exclure un lien spécifique entre le ventre du Mont et le ciel qui l’entoure ? Quelles seraient, dans ce cas, les forces en jeu ?
Je crois d’ailleurs qu’il faut creuser davantage, sans mauvais jeu de mots. Il y a aussi ce qui nous touche de plus près, ce que nous avons vécu personnellement, Jack et moi. Plusieurs hypothèses peuvent être faites là. Vous aurez noté que nous sommes sortis, à peu de chose près, par là même où nous étions entrés. C’est étrange, non ? Nous n’avions pourtant jamais fait demi-tour. Aurions-nous, simplement, fait le tour de la colline ? Cela me paraît peu probable, étant donné les difficultés du parcours, la lenteur de notre marche, et les dimensions de la péninsule, vérifiables sur la carte. Je ne peux m’empêcher de croire en l’existence d’une anomalie dans l’espace lui-même : en d’autres termes, ce lieu n’aurait pas de coordonnées cartésiennes. Il n’obéirait pas aux contraintes ordinaires, qui font qu’en allant en ligne droite d’un point A vers un point B, on ne repasse pas par A.
Serait-ce un lieu mouvant ? Le sable rouge ou la marne, qui en composent le sol, seraient bien propres à bouger d’un mouvement vaste, emportant avec lui tout repère, rendant toute topographie impossible. Dans ce cas, le sol lui-même serait-il à l’origine du vent ? Serait-ce un lieu vivant ? L’apparition brusque d’une zone de pierres noires, aiguës, infranchissables, évoque à n’en pas douter la surface d’un corps reptilien.
Je m’égare. Et pourtant, je n’ai pas encore été au bout de ma pensée. Ce qui nous avait pris des heures d’une marche épuisante n’avait pas semblé si long à ma femme, restée à la maison. Elle s’inquiète pourtant vite, d’ordinaire. Je n’ai pas voulu, pour cette raison, lui dire à quel point nous avions souffert, à quel point nous avions été proches d’une fatigue ultime. Il est certain que le temps ne s’était pas écoulé de la même façon, pour elle et pour nous. Vous vous rappelez que ma montre s’était arrêtée. Eh bien, à peine revenu à la maison j’ai regardé le cadran : elle s’était remise en marche. L’horloger, consulté plus tard, n’a trouvé aucun grain de sable dans le mécanisme. Et l’heure de ma montre était la même que celle de l’horloge de la cuisine. Comme si elle ne s’était jamais arrêtée ! Il ne s’agissait pas seulement d’une anomalie dans l’espace. Nous avions aussi été hors du temps.
Cela s’appelle une singularité.